Comment Les Républicains veulent réaffirmer leur fibre sociale
D'ici juillet prochain et un "congrès de idées", Les Républicains vont davantage investir les sujets sociaux et sociétaux, assurant qu'il y a là un espace politique entre un exécutif qu'ils jugent trop libéral et une gauche inexistante.
"Si on passe la réforme des retraites, il ne restera rien à la droite, assure un cadre de La République en marche. Et Les Républicains (LR) en sont conscients." C'est sans doute pour cette raison que le parti de droite a présenté cette semaine son contre-projet de réforme des retraites. Avant les vacances, Christian Jacob, le nouveau président de LR, avait déjà défendu l'idée d'augmenter l'âge légal de départ de retraite à 64 ou 65 ans. Mercredi, le secrétaire général du parti Aurélien Pradié a proposé la création d'un régime universel de pénibilité. Une mesure sociale telle que la droite n'avait pas proposée depuis longtemps.
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"Notre famille politique, dans son ADN, a toujours reposé sur une complémentarité entre le libéral et le social, explique Damien Abad, le chef de file des députés LR. Nous devons retravailler cette composante sociale, que nous n'avons peut-être pas assez privilégiés."
Retrouver l'équilibre idéologique de l'UMP
Les cadres du parti se défendent de tout aggiornamento. "Il n'est pas question d'évacuer les idées que nous avons défendues pendant dix ans sur le régalien", insiste Aurélien Pradié. Mais certains reconnaissent que l'UMP puis Les Républicains n'ont pas suffisamment cultivé leur fibre sociale.
"Etre forts sur le régalien mais aussi juste sur l'économique et social
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"Il y a eu un moment, sous Nicolas Sarkozy, où l'option libérale a été privilégiée, explique l'ancien ministre Jean Leonetti, qui a assuré quelques mois la présidence par intérim l'an dernier. C'est à ce moment que des centristes ont quitté le parti et, après la primaire de 2016, le mouvement s'est accentué. Nous ne parlions plus de sujets sociaux."
Christian Jacob, chiraquien dans l'âme, entend donc revenir à l'équilibre idéologique que portait l'UMP à sa création en 2002. "C'est-à-dire être forts sur le régalien mais aussi juste sur l'économique et social", résume le vice-président de LR Guillaume Peltier qui, lui, revendique davantage la philosophie de Philippe Séguin qu'il paraphrase : "Nous devons être populaires et défendre les intérêts des plus humbles et des plus vulnérables."
Un repositionnement dans le paysage politique
Ce retour aux sources gaullistes, Les Républicains ne sont pas les seuls à l'opérer selon Jean Leonetti : "Il y a un mouvement des droites européennes qui, face à la montée du populisme et des extrêmes, recentrent leur positionnement idéologique. Ce n'est d'ailleurs pas un choix politicien, mais bien un choix de société."
"Nous redevenons modestement audibles car nous parlons aux milieux de cordée
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Il y a pourtant bien une dimension politicienne dans la nouvelle stratégie de LR. "Le président de la République porte un discours très libéral et, face à lui, la gauche s'effondre, explique Damien Abad. Il y a un espace qui se redégage pour nous."
"Nous redevenons modestement audibles car nous parlons aux milieux de cordée, paradoxalement la majorité des Français à laquelle ni Emmanuel Macron ni la gauche ne s'intéressent", estime pour sa part Guillaume Peltier.
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Le secrétaire général Aurélien Pradié appelle toutefois ses troupes à "ne pas tomber dans la méta-politique". "Libéral, social, progressif, populaire... Tout cela ne veut rien dire pour les électeurs. Nous devons être d'abord concrets. Et être plus concrets, c'est présenter des mesures au plus vite!"
Entre conventions, débats et congrès, un calendrier chargé
En ce sens, la "machine LR" a été relancée. Sur les six prochains mois, le parti va organiser des forums professionnels ainsi que quatre conventions (sur le handicap, puis l'autorité, les salaires et, à la rentrée scolaire, la jeunesse). A la fin de chaque convention, des propositions seront présentées. Celles sur le handicap seront ainsi dévoilées juste après les élections municipales de mars.
"Libéral, social, progressif, populaire... Tout cela ne veut rien dire pour les électeurs
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En parallèle, Damien Abad, au sein de son groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, va mettre en place des "grands débats de l'alternance", dont les premiers thèmes seront consacrés à "la déconnexion entre l'Etat et les territoires" et à "l'écologie".
"Nous devons brasser tous les sujets, y compris ceux que nous n'avions pas l'habitude de traiter, insiste Aurélien Pradié. Le chômage, le logement, la santé et le handicap doivent être davantage nos priorités que la crise d'identité française." Les Républicains entendent également travailler sur la dépendance ou encore la réforme de la sécurité sociale. En juillet prochain, un "congrès des idées" viendra conclure cette première phase de réflexion interne.
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