Le candidat RN Thierry Mariani arriverait en tête en PACA. 1:30
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Frédéric Michel, édité par Manon Bernard
Les élections régionales seront reportées d’une semaine a annoncé mardi Jean Castex à l’Assemblée nationale. Elles auront lieu du 20 au 27 juin prochain. Et en Provence Alpes-Côte d’Azur, selon un sondage de l’institut Ifop pour Europe 1 et La Tribune, le Rassemblement National mené par l’ancien LR Thierry Mariani arriverait en tête, de peu devant le sortant LR Renaud Muselier. 

En Provence-Alpes Côté d’Azur, le Rassemblement National se fait une place de choix. L’institut de sondage Ifop publie mercredi pour Europe 1 et La Tribune une enquête sur les intentions de vote en PACA lors des prochaines élections régionales du 20 au 27 juin prochain. Un enseignement s’en dégage : la liste Rassemblement National de Thierry Mariani arrive en tête devançant le président sortant Les Républicains, Renaud Muselier de trois points au premier tour.

"Marine Le Pen, c'est autre chose"

"Si le premier tour des élections régionales avait lieu dimanche prochain, quelle est la liste pour laquelle il y aurait le plus de chance que vous votiez ?". C’est la question posée par l’institut de sondage Ifop à un échantillon de milles habitants en Provence Alpes-Côte d’Azur. Et la réponse est limpide : le Rassemblement National.

Pour les électeurs de droite, afficher une préférence pour le Rassemblement national n'est donc plus tabou. La personnalité de Thierry Mariani convainc : "je ne pourrais pas vous parler du parti. Je parle de l'homme. Les idées, c'est autre chose. Marine Le Pen, c'est autre chose", affirme une Cannoise. "Pour moi, ils ont des idées qu'ils défendent, ils sont moins radicalisés. Mais après, il faut savoir gratter le vernis quand on va voter. On a souvent eu des surprises dans les urnes. Les gens quand ils sont tout seuls, ils réfléchissent", renchérit un passant de cette ville du sud-est de la France.

Un duel sociologique

Le directeur du pôle Opinion et Stratégies à l'Ifop, Frédéric Dabi, invité sur Europe 1 mercredi matin, le confirme : ce sera un duel entre Thierry Mariani et Renaud Muselier. Une "revanche" possible sur 2015 pour le candidat RN, ajoute-t-il. Et ce duel est d’abord sociologique. Les deux candidats ne réunissent pas les mêmes électeurs, ils ne marchent pas sur les plate-bandes l’un de l’autre. "Renaud Muselier est très fort chez les personnes âgées. Thierry Mariani, chez les jeunes. Renaud Muselier surperforme dans les catégories supérieures. Thierry Mariani dans les catégories populaires. Même chose pour le niveau de diplôme. On n'a vraiment pas de zones de frottement. Ce sont deux électorats qui se superposent pour l'instant au premier tour", détaille Frédéric Dabi.

Alors pour l’emporter haut la main, le candidat des Républicains pourrait envisager une alliance avec la liste macroniste. Elle arrive à 13% au premier tour. Bien au-dessous donc de Thierry Mariani (31%) et Renaud Muselier (27%). Et dans le cadre d’une alliance, les intentions de votes en PACA passerait à 34% au premier tour pour Renaud Muselier, toujours selon l’Ifop. Toutefois, ce ralliement, s’il est négocié, peut être problématique. Il pourrait faire fuir les "électeurs de droite traditionnelle, refusant l'alliance avec le parti d'Emmanuel Macron"… vers le RN, prévient Frédéric Dabi.

"Il y a un tel ras le bol, c'est sûr que les gens voudront un changement"

D’autant plus que les positions du Rassemblement national ne semblent plus être un obstacle pour les électeurs de droite. Comme ce couple de jeunes retraités cannois, qui penche, pour l’instant, plus pour le candidat sortant. "Le parti, je m'en fous, c’est la personnalité qui compte. Nous, on votera Muselier, oui. Mais après, je n’ai pas de blocage systématique. Il y a un tel ras-le-bol, c'est sûr que les gens voudront un changement".

Le résultat de ce sondage Ifop reste cependant à nuancer. "C'est un score important, mais c'est un score très inférieur aux 40% qu'avait réussi Marion Maréchal Le Pen aux régionales de 2015", assure Frédéric Dabi au micro d’Europe 1. Et pour certains sudistes fidèles aux Républicains, ni le Rassemblement National ni les propos conservateurs de la droite ne parviendraient à les convaincre. Bien au contraire. "Nous, on était LR à la base. Et maintenant, moi, le LR qui prend la suite vers tous ces gens-là qui sont quand même très à droite, qui tiennent des propos quand même très lepéniste… C’est non !"